Les îlots de sable, contrairement aux îles rocheuses, reposent sur des plates-formes récifales lagonaires ou sur le récif barrière et sont construits à partir d’apports biodétritiques issus des constructions récifales. Ils jouent un rôle majeur dans les écosystèmes ; ce sont des sites de nidification pour les tortues, les oiseaux marins, les serpents tricots rayés, etc… Certains bénéficient de mesures de protection environnementale grâce à un classement en réserve provinciale voire gouvernementale pour les îles éloignées. Ils ont également une grande importance dans la culture et le mode de vie calédonien. Une économie y a été développée autour d’activités spécifiques comme le sport et le tourisme. Des installations et services touristiques ont été proposés autour de ces thèmes.
Ces îlots sont vulnérables et sont soumis à une mobilité et pour beaucoup à une érosion plus ou moins importante (Garcin et Vendé-Leclerc, 2014 et 2015 ; Allenbach, 1998). Au cours de ces études, il a été constaté que certains îlots avaient atteint une situation critique pouvant amener à leur disparition à plus ou moins court terme. L’évolution des îlots est conditionnée par un grand nombre de paramètres et de facteurs qui interagissent entre eux et qui doivent être analysés afin de comprendre leurs liens potentiels avec le comportement des îlots.
Les îlots ont une aptitude très rapide à réagir face aux conditions météorologiques et aux évolutions climatiques et ne sont pas affectés, contrairement aux zones côtières de la Grande-Terre, par les processus continentaux et peu ou pas soumis à une pression anthropique (activité minière, prélèvements, urbanisation, aménagement,…). Leur étude permet de se soustraire aux éventuelles conséquences que peut engendrer une activité humaine sur le littoral ou sur les bassins versants. Le nombre de facteurs jouant un rôle dans l’évolution des rivages y est donc plus réduit. Les impacts des facteurs météo-marins et climatiques sur la dynamique côtière y sont donc plus directs et plus facilement détectables. La compréhension de ces processus au niveau des îlots permettra d’acquérir une meilleure connaissance des phénomènes à l’échelle de la Nouvelle-Calédonie mais aussi à l’échelle du Pacifique Sud.
En raison de leur sensibilité par rapport aux facteurs hydro météorologiques et climatiques les îlots du lagon constituent des indicateurs des changements environnementaux.
Nous proposons un programme de recherche pluri-disciplinaire et pluri-institutionnel alliant géosciences, géographie, océanographie visant à caractériser les évolutions récentes et futures des îlots en replaçant celles-ci dans le contexte des changements environnementaux et des événements extrêmes qui conduisent à leurs évolutions.